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 Homosexuels et lesbiennes dans les années 1920 

L’espoir d'une émancipation

À la fin du XIXe siècle, les premiers mouvements homosexuels se créent en Allemagne à l’instar du Comité scientifique humanitaire (Wissenschaftlich-humanitäres Komitee, 1897) de Magnus Hirschfeld, qui demande l’abrogation du §175. Ils publient des journaux (Die Freundschaft, Die Freundin…), organisent des conférences, font signer des pétitions, sans succès probant.

En France, la revue Inversions (1924) est rapidement censurée. Durant les années folles, homosexuels et lesbiennes se retrouvent dans des salons privés, comme celui de la poétesse américaine Natalie Barney à Paris, mais aussi dans des bars, des cabarets, ou dans de grands bals travestis comme celui de Magic-City à Paris. La visibilité homosexuelle s’affirme également dans l’art (Christian Schad, Jeanne Mammen…), la littérature (André Gide, Corydon, 1924; Klaus Mann, Der fromme Tanz, 1926 ; Radclyffe Hall, The Well of Loneliness, 1928 ; Colette, Ces plaisirs, 1932 ; Christopher Isherwood, Goodbye to Berlin, 1939…) et le cinéma (Richard Oswald, Anders als die Andern, 1919 ; Leontine Sagan, Mädchen in Uniform, 1931). 

Cependant pour une majorité d’hommes et de femmes, la discrétion reste de mise. Certains contractent des mariages de raison (voire des mariages blancs) et mènent une double vie. L’usage de codes (mots d’argot, couleurs affichées, comme le violet ou le mauve) permet de lier des relations dans une société encore majoritairement hostile.

 

Qu’est-ce que paragraphe (§) 175 ? 

Le §175 du Code pénal allemand est resté en vigueur de 1871 à 1994. De 1871 à 1935 n’était pénalisée que la « débauche contre nature », comprise par la jurisprudence comme les « actes ressemblant au coït », que ce soit entre hommes, ou entre hommes et animaux. À partir de 1935, la « débauche » en général tombe sous le coup de la loi, élargissant le champ d’application. Le §175a pénalise alors les actes sexuels « aggravés » entre hommes (« séduction » d’un mineur de moins de 21 ans par un majeur, prostitution, usage de la force, de l’autorité) jusqu’à dix ans de travaux forcés. La version de 1935 fut conservée par la RFA jusqu’en 1969 tandis que la RDA revint à la version de 1871 et ce jusqu’en 1968. Une discrimination sur l’âge de la majorité sexuelle fut maintenue jusqu’en 1994.

Au total, la seule période nazie compte pour près de 40 % du nombre de condamnations, avec des peines en moyenne plus sévères. Il faut cependant rappeler que la grande majorité des homosexuels ont réussi à survivre durant cette période, même s’ils furent des cibles permanentes du régime.

Le poids de l'homophobie

En 1791, la France abolit l’ancien crime de sodomie, passible de la peine de mort. Si certains pays, comme l’Italie ou la Belgique, font de même sous l’influence du Code pénal napoléonien, d’autres continuent de pénaliser les relations sexuelles entre hommes d’une peine de prison (Allemagne, Grande-Bretagne…), plus rarement entre femmes (Autriche, Suède, certains cantons suisses…) car le lesbianisme reste invisibilisé. Toutefois, même dans les pays qui ne condamnent pas l’homosexualité, les lieux de drague homosexuels, tels les urinoirs, les jardins publics ou les bars, font l’objet d’une surveillance policière. Il est possible d’être poursuivi pour outrage public à la pudeur, ou dans le cadre d’affaires impliquant des mineurs. 

Alors que l’homosexualité est considérée par beaucoup comme un péché, nombre de médecins y voient une forme de dégénérescence ou une perversion qui, sous certaines conditions, pourrait être « guérie ». Les stéréotypes dominent : « l’inverti » serait efféminé ; la lesbienne, parfois confondue avec la « garçonne », masculine. Les homosexuels, qui formeraient une « franc-maçonnerie du vice », sont vus comme des traîtres en puissance, d’autant que l’homosexualité est présentée comme une importation étrangère (le « vice allemand » en France). Les lesbiennes, quant à elles, noyauteraient les mouvements féministes. Tous seraient responsables d’une « corruption de la jeunesse ».

Portrait

 

Magnus Hirschfeld (1868-1935)

 

Le sexologue Magnus Hirschfeld fonde, le 14 mai 1897, à Berlin, le Wissenschaftlich-humanitäres Komitee (WhK, Comité scientifique humanitaire), premier mouvement homosexuel au monde.

 

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Homosexualité et nazisme:  discours, formes et étapes de la répression

Des discours ambigus et contradictoires

Le positionnement du NSDAP – le parti nazi – sur l’homosexualité resta longtemps ambigu. Les organisations nazies, telles que la SA, la SS ou les Jeunesses hitlériennes, valorisaient l’amitié entre hommes, selon le principe du Männerbund, l’État viril. Ernst Röhm, chef de la SA, était lui-même un homosexuel notoire. La propagande communiste, à partir de 1934, associa l’homosexualité à une « perversion fasciste », cliché repris par les exilés allemands, et qui perdura jusqu’après la guerre (Luchino Visconti, Les Damnés, 1969).

Certains dirigeants nazis, en premier lieu Heinrich Himmler, développèrent très tôt une rhétorique homophobe radicale, dénonçant l’homosexualité comme une conséquence du mélange des races. Le NSDAP s’était opposé, en 1927 et 1928, à l’abrogation du §175 et Magnus Hirschfeld, lors de ses meetings à Munich, fut à plusieurs reprises victime d’agressions. Dans la perspective nazie, l’homosexuel n’avait pas de valeur sociale. S’il refusait de se plier aux exigences de la nation allemande (se marier, faire des enfants), dans un contexte d’angoisse démographique et de lutte pour la conquête de l’espace vital, il devait être mis au pas, « guéri », « rééduqué », sinon éliminé. 

Une mise en œuvre différenciée

Dès l’arrivée d’Hitler au pouvoir, en février 1933, les revues homosexuelles sont interdites, les clubs fermés, les mouvements militants dissous. La répression touche d’abord Berlin. Suite à un décret du 10 février 1934, les arrestations visent alors en priorité les prostitués, travestis, « corrupteurs de la jeunesse » et récidivistes, d’abord incarcérés à la Columbia-Haus, à Berlin-Tempelhof. Certains sont ensuite envoyés en camp de concentration (Lichtenburg, Dachau…), parfois sans avoir été jugés.

La Nuit des longs couteaux (29-30 juin 1934), avec l’élimination de Röhm, marque un tournant. Le 1er septembre 1935, un nouveau §175, remanié, entre en vigueur. Tout acte sexuel, ou même toute expression de désir entre hommes, tombe désormais sous le coup de la loi.

Les cas les plus graves sont passibles de dix ans de travaux forcés. 

Portraits

Robert Oelbermann (1896-1941)

et Rudi Pallas (1907-1952)

Dans le cadre d’une campagne menée contre les anciens mouvements de jeunesse, Robert Oelbermann, fondateur du Nerother Bund, est condamné en septembre 1936 à vingt et un mois de travaux forcés au titre du §175. Au bout de dix-huit mois, il est envoyé à Sachsenhausen, où il organise, avec Rudi Pallas, ancien chef scout et autre triangle rose, des activités de résistance avec des déportés homosexuels et politiques. 

 

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Les « triangles roses » et la déportation homosexuelle

Le sort des "triangles roses" dans les camps

Les condamnés au titre du §175 connurent des destins hétérogènes. Si une majorité d’entre eux subit une peine de prison, une minorité fut envoyée en camp de concentration, avant ou après avoir purgé sa peine, afin d’y être « rééduquée » par le travail. Certains, jugés « guéris », furent ensuite intégrés à la Wehrmacht. D’autres furent envoyés en hôpital psychiatrique, et parfois « euthanasiés ». Ceux qui étaient condamnés par les tribunaux militaires étaient exécutés ou envoyés dans des missions suicides. D’autres, en revanche, furent exceptionnellement relâchés. Il ne fut cependant jamais question d’« exterminer » les homosexuels dans leur ensemble. 

Dans les camps, les triangles roses durent affronter des conditions de détention inhumaines. Ils étaient fréquemment assignés à la compagnie disciplinaire et aux tâches les plus difficiles, comme dans la carrière d’argile à Sachsenhausen. Certains furent castrés, d’autres soumis à des expériences médicales. Ces tortures étaient accentuées par l’isolement. Les triangles roses ne constituaient, au maximum, que 1 % de l’effectif global des camps, et ils étaient souvent isolés dans des blocs à part, par crainte de la « contagion », alors que les autres détenus, qui les assimilaient aux kapos qui extorquaient des faveurs sexuelles aux prisonniers, leur étaient souvent hostiles. Ils étaient de fait, à certaines périodes, au plus bas de la hiérarchie des camps, juste au-dessus des Juifs.

Portrait

Josef Kohout (1915 – 1994)

L’autrichien Josef Kohout est condamné, en septembre 1939, à sept mois de réclusion pour homosexualité, mais il est ensuite envoyé à Sachsenhausen, puis à Flossenbürg en mai 1940.

 

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Le cas des lesbiennes

Phénomène jugé secondaire et facilement contrôlable par le régime nazi, le lesbianisme ne fut pas criminalisé lors de la refonte du §175. Si elles virent leur subculture détruite, la majorité des lesbiennes échappa à la répression, à condition de rester discrètes et de se conformer aux normes de genre en vigueur. Dans ce climat hostile, certaines s’exilèrent ou contractèrent un mariage blanc. Les femmes arrêtées le furent souvent sous un autre prétexte, même si leur homosexualité put constituer une circonstance aggravante. En Autriche, qui pénalisait le lesbianisme, la période après l’Anschluss vit une forte hausse des condamnations. 

Déportées, ces femmes ne portaient pas le triangle rose, mais étaient enregistrées selon les cas comme juives, politiques, asociales et/ou criminelles. On ne trouve que de rares traces de leur présence dans les camps, où elles furent souvent victimes d’humiliations et de viols ; certaines furent forcées de se prostituer dans le bordel du camp, sous la promesse d’être ensuite libérées. 

Dans les camps, par exemple à Ravensbrück, si des amitiés homosexuelles purent se nouer entre femmes, elles étaient sévèrement punies si découvertes. Les prisonnières lesbiennes pouvaient également souffrir de l’ostracisme de la part de leurs codétenues, d’autant que les femmes kapos et certains triangles noirs (« asociales ») ou verts (« droits communs ») étaient elles-mêmes virilisées (« julots ») et accusées d’être homosexuelles (Germaine Tillion, Le Verfügbar aux enfers, 1944-1945). 

 

Portrait

Eva Kotchever (1891-1943)

Chawa Złoczower est née en 1891 à Mława (Pologne, alors sous domination russe). À 21 ans elle émigre aux États-Unis, change son nom en Eve Adams et rencontre Emma Goldman et d’autres activistes et intellectuels anarchistes.

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L’Europe nazie

Le sort des homosexuels dans les pays alliés de l’Allemagne, annexés ou occupés par elle, a pu différer de manière sensible. 

Le §175 ne s’appliquait ainsi qu’aux ressortissants du Reich, allemands et habitants des territoires annexés. Les nazis voyant l’homosexualité comme une forme de dégénérescence, sa présence dans des populations jugées « inférieures » était indifférente, sinon bénéfique.

Dans l’ancien Empire austro-hongrois, la situation était très complexe : le §175 s’appliquait dans les Sudètes annexées, mais le protectorat de Bohême-Moravie, créé en 1939, prenait en compte, selon les zones, mais aussi l’ethnicité, les droits allemand, autrichien ou hongrois – moins sévères –, voire le droit polonais, qui ne pénalisait pas l’homosexualité. 

Aux Pays-Bas, le §175 fut introduit en 1940, aux côtés de la Section 248 bis du Code pénal néerlandais qui pénalisait déjà les relations homosexuelles avec des mineurs, mais il ne fut pas appliqué de manière systématique. En Italie, où l’homosexualité n’était pas pénalisée, l’exil d’une centaine de « pédérastes passifs » vers les îles Tremiti fut néanmoins organisé à partir de 1938. Certains virent leur peine commuée en 1940, d’autres furent évacués en juillet 1942. 

Chez les Alliés, la Grande-Bretagne, les États-Unis, l’URSS (depuis 1934), entre autres, pénalisaient aussi les relations sexuelles entre hommes. Trois pays neutres, l’Islande, en 1940, la Suisse, en 1942 (sauf dans l’armée), et la Suède, en 1944, dépénalisèrent alors les relations homosexuelles entre adultes consentants.

La situation française est complexe. 

Le 6 août 1942, le régime de Vichy met en place une loi fixant l’âge de la majorité sexuelle à 21 ans pour les relations entre personnes de même sexe, contre 13 ans pour les relations hétérosexuelles, mais son impact reste alors limité. Une vie homosexuelle clandestine se poursuit sur le territoire, notamment à Paris, autour de bars, de clubs, et dans l’entourage de certaines personnalités (Jean Cocteau, Suzy Solidor…). 

En France occupée, seule la justice militaire allemande peut poursuivre au titre du §175. En Alsace-Moselle, annexée au Reich, le Code pénal français continue d’être appliqué jusqu’en 1942, même si le §175 est introduit progressivement à partir de 1941. Les procès sont donc rares jusqu’en 1942, même si les poursuites peuvent être rétroactives et les peines sévères. Pour autant, la répression extrajudiciaire de l’homosexualité est intense dès l’été 1940 en Alsace : fichage ; expulsion d’homosexuels vers la France « de l’intérieur » ; détention au camp de sûreté de Schirmeck. Certains sont libérés, d’autres expulsés, d’autres, enfin, envoyés en camp de concentration après une peine de prison.

Portrait

Rudolf Brazda (1913-2011)

Né en Saxe de parents tchèques, Rudolf Brazda n’a pas 20 ans à l’arrivée des nazis au pouvoir. À partir de 1935 ses amis et lui sont visés par plusieurs enquêtes pour infraction au §175. 

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Répression pour l’homosexualité en France (1940 – 1945)

En Alsace et Moselle annexées

Au moins 39 personnes en Moselle et 371 en Alsace, pour l’essentiel des Français, dont au moins 140 sont condamnées par la justice, 115 internées au camp de sûreté de Schirmeck et 92 expulsées vers la France non occupée. Dix meurent pendant leur détention ou des suites de la répression. En outre, 315 déportés pour homosexualité, majoritairement allemands, dont 13 Français (8 décèdent), sont internés au camp de concentration de Natzweiler.

Dans le reste de la France

Au moins 94 inquiétés : 50 internés administratifs par les autorités françaises, dont 3 meurent en détention et 8 sont déportés suite aux mesures d’évacuation décidées par les Allemands ; 35 condamnés par la justice militaire allemande au titre du §175, dont 23 purgent leur peine en France et 12 sont déportés dans le système carcéral allemand ; 9 déportés par les services du Sipo-SD dans des convois partis de Compiègne pour des camps de concentration. Au total, cinq au moins trouvent la mort en déportation et, un autre, juste après son retour.

De Français sur le territoire du Reich

Au moins 115 travailleurs civils et prisonniers de guerre français ont été visés par des procédures au titre du §175 en Allemagne. Tous subissent une détention strictement carcérale ; au moins 80 sont libérés au terme de leur peine. Trois meurent durant leur détention, un autre avant son rapatriement et un dernier à son retour en France.

Ces chiffres renvoient à l’état actuel des recherches menées par Arnaud Boulligny, Jean-Luc Schwab et Frédéric Stroh. 

Portrait

Joseph Regisser (1892-1952)

Commerçant à Strasbourg, Joseph Regisser mène une « vie homosexuelle » depuis ses 28 ans. L’annexion allemande de l’Alsace le contraint à la prudence.

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Une longue quête de reconnaissance 

Des témoignages ignorés, une répression continue

Au lendemain de la guerre, rares sont les homosexuels à témoigner du sort qui fut le leur sous le régime nazi, même si certains témoins, comme Eugen Kogon (L’État SS, 1946), évoquent la présence des triangles roses dans les camps, et si des revues homophiles, à l’instar d’Arcadie (1954-1982) en France, y font ponctuellement allusion. 

En Allemagne, les homosexuels se voient non seulement nier le statut de « victimes du nazisme », mais ils sont toujours susceptibles d’être condamnés au titre du §175, en vigueur jusqu’en 1969 en RFA, et jusqu’en 1968 en RDA.

En France, la loi de 1942 n’est abrogée qu’en 1982. La psychiatrisation de l’homosexualité s’accroît, à l’Ouest comme à l’Est.

Il faut attendre les années 1970 pour que la déportation pour motif d’homosexualité soit ouvertement débattue, sous l’influence des mouvements de libération gay et lesbien. Les chiffres, incertains, sont alors souvent exagérés. Le témoignage d’Heinz Heger (1972), triangle rose autrichien, fait date, comme plus tard, en France, celui de Pierre Seel (1994). 

Avec Bent (1979), pièce de Martin Sherman portée au cinéma en 1997, la déportation homosexuelle commence à être connue du grand public. Le triangle rose, parfois inversé, s’impose comme un référent identitaire LGBT, utilisé par exemple par Act Up dans la lutte contre le sida. 

 

Le temps long de la reconnaissance officielle

Dès 1975, à Dachau, en RFA, et dès 1983, à Buchenwald, en RDA, des associations homosexuelles tentent de déposer des gerbes à la mémoire des triangles roses. En mai 1985, le président ouest-allemand Richard von Weizsäcker reconnaît publiquement la persécution des homosexuels sous le régime nazi. Le 17 mai 2002, le Bundestag vote finalement la réhabilitation – pour beaucoup posthume – des hommes condamnés au titre du §175 durant la période nazie, ouvrant la voie à leur indemnisation.

En France, lors des cérémonies du Souvenir de la Déportation, les associations homosexuelles se heurtent aux associations d’anciens combattants, dans un climat parfois tendu. Il faut attendre le discours de Lionel Jospin du 26 avril 2001, confirmé par celui de Jacques Chirac, du 24 avril 2005, pour amorcer le début d’une reconnaissance officielle.

Aujourd’hui, des monuments (Homomonument, Amsterdam, 1987 ; Tiergarten, Berlin, 2008…) et des plaques (Neuengamme, Hambourg, 1985 ; Natzweiler-Struthof, 2010…) honorent la mémoire des victimes homosexuelles du nazisme. Des documentaires (Paragraphe 175, de Rob Epstein et Jeffrey Friedman, 2000) relaient la parole des survivants. La recherche scientifique s’est emparée du sujet, proposant des analyses du cas allemand, et de plus en plus des pays alliés et occupés. En France, les travaux se sont multipliés depuis les années 2000, permettant de préciser la nature et l’ampleur de la répression sur son territoire.

 

Mémoriaux 

Parmi les monuments et plaques honorant les victimes LGBT de la répression nazie, citons ici la plaque apposée sur le site du camp de concentration de Neuengamme, près de Hambourg, en 1985 ; l’Homonument d’Amsterdam (1987) ; le mémorial du Tiergarten de Berlin (2008) ; la plaque apposée au camp de Natzweiler-Struthof (2010) ou la Gedenkkugel de Ravensbrück (2015), projet associatif de mémorial dédié spécifiquement aux lesbiennes, non encore validé. 

 

La persécution des homosexuels et des lesbiennes dans l’Europe nazie: le temps long de la reconnaissance

Interviews. 

Réalisation Natacha Nisic. 

Production du Mémorial de la Shoah, Paris.

 

 

Suzanne Robichon

essayiste et militante féministe et lesbienne 

 

Jean-Luc Schwab

historien, président de l’Amicale nationale Natzweiler-Struthof 

Frédéric Stroh

docteur en histoire contemporaine